samedi 12 juillet 2008

Expiration

C’est mauvais de se mettre devant une page blanche et d’attendre que quelque chose vienne. Parce que si rien ne vient, on est juste condamné à fixer avec horreur l’immaculé de notre angoisse. Cette putain de page qui reste blanche, et toutes les saloperies noires qu’on voudrait cracher dessus qui restent bloquées dans notre tête par une barrière invisible. Et on les sent, on sent leur bruit mouillé et flasque quand on se secoue un peu, mais c’est comme quand on a bouffé un truc dégueu et qu’on n’arrive pas à le vomir, même en se mettant les dix doigts au fond de la gorge ; ou comme quand on a une sinusite carabinée et qu’on sent la pression de tous ces trucs crades entre nos deux yeux sans réussir à les expulser, même en soufflant très fort.

Frustration.

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