jeudi 7 juin 2012

Ecume


Dans le
Bleu
De
Ton
Front
Les rumeurs
Semblent
Floues

***

La pluie éclate sur le lac
Comme les notes d’un piano.

Tu tresses, silencieux, des embruns d’ammoniac
Quand je sculpte l’écume en tempétueux anneaux.

(La mer souffre à tes lèvres)

Le port est transi de rosée,
La valse est blanche de pétrole.

Je vogue en tes humeurs un peu ankylosées
Par ces matins d’azote où je nais d’être folle.

***

L’univers dans nos reins
 – Un gouffre dans nos fièvres –
(Assassinons le jour d’un éclat de nos rires)
Egorgeons-nous pour rien
– La mer souffre à tes lèvres –
(Car nous sommes de ceux qui ne savent mourir)

***

L’aurore étend son corps violet
Sur le radeau du désarroi.

Tu peins des sables d’or infectés de galets,
Le rêve se disloque au bout de nos effrois.

(La mer souffre à tes lèvres)

Entre les arpèges des âges,
Une libellule se froisse.

Nos soupirs aveuglés affaissent les nuages
Et notre Titanic est bâti sur l’angoisse.

***

Je veux
Vampiriser
L’Absolu
A
Ton
Cou

05 février 2007

mercredi 6 juin 2012

06/06/2012


Elle est de retour, la Gémâle. L’insatiable, l’instable, l’écorchée vive, la reine de glace. Elle est de retour, la dangereuse, plus venimeuse que jamais.

Elle a fait son entrée dans un immense rire, un rire machiavélique. Ah, ce rire ! C’est cette espèce de joie malsaine que j’éprouve à être de nouveau noire, noire, noire à l’intérieur. Et tous mes vieux fantômes se réveillent au milieu des ruines ! C’est beau comme une veille d’apocalypse.

Je me nourris de mon malheur. Ça a un goût de cimetière. Mon malheur, sur ma langue, ça a la douceur sombre du verre brisé.

Lorsque la brume se lève, je suis crépusculaire. Je suis soleils mourants, soleils tachés de sang.

Lorsque la brume se lève, il y a ce feu violet, ce feu adolescent.

Alors, j’abrite des messes noires.