mercredi 24 octobre 2007

24/10/2007


Quelque chose en moi est mort. Quelque chose en moi agonise.

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Une volée de couloirs sombres et des saignements roses par-dessus les clochers. Je te sens qui faiblis. Mes yeux se perdent dans les brouillards de la ville ménopausée, et mon esprit se terre dans la faible respiration de ses rides. Ne t’en fais pas, ô ma gémale,  je porterai le deuil de ma tumeur. J’ai acheté des vêtements noirs

Où as-tu disparu, toi qui me susurrais l’obscur ? Ces fenêtres sans paupières ne me sont qu’yeux de verre, et sans leurs rideaux morts, je ne sens que le vide, que les ruptures de l’air qui refroidit.


Ne m’oublie pas, ô ma gémale : dépourvues de ton sang, mes veines charrient de l’eau ; et sans tes meurtres sourds, ma peau se virginise. Un jour, je dévalerai les marches, la tête la première. Ma cheville se tordra. Et le bris de mes côtes résonnera longtemps le long des degrés gris.

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Je crois qu’au creux de moi, presque rien n’est vivant.

mardi 23 octobre 2007

23/10/2007


L’enfer, c’est les autres ? Non, c’est seulement leurs manquements. Ou plutôt, c’est ce plaisir cruel que nous prenons tous à être l’enfer de quelqu’un.
« Je ne suis pas le Styx pour t’embrasser neuf fois »
Je ne saurais dire combien je me suis écorchée à des rêves pervers dans lesquels cette phrase était écrite pour moi. Que ne donnerais-je pas pour être le Supplice ? (Dans le fond de mon âme, mon nom est Dolorès.)

Juste pour la splendeur de la souffrance à son paroxysme, juste pour ce plaisir onaniste de se sentir maître absolu d’un destin humain, plus encore que du sien propre ; juste pour cette incomparable ivresse du pouvoir. Le vrai pouvoir n’est pas dans les mains de celui qui règne sur un peuple, mais dans le regard de celui qui règne sur une âme. Parce qu’alors il maîtrise le fer de l’Absolu. Il n’est pas de plus joli pantin qu’un cœur, les plus jolies ficelles sont faites de nerfs humains. A vif. Pour que le plaisir soit complet, le tortionnaire doit avoir du sang sur les mains. Il n’est aucun enfer sans hurlement de douleur.